Naples, le 29 novembre 2017. Avec 46 000 km de littoraux et des ressources marines et halieutiques uniques, la Mer Méditerranée constituerait la cinquième plus grande économie de la région, pour une valeur globale estimée à 4.700 milliards d’euros selon de récentes études.[1] Le bassin possède 450 ports et terminaux, par lesquels transite près de 30 % du volume des échanges maritimes. La Méditerranée est également la deuxième plus grande destination de tourisme de croisière au monde, et sa population côtière de 150 millions de personnes est plus que doublée en saison touristique. Les atouts des secteurs marin et maritime et leur contribution à l’économie sont remarquables, et il est possible d’aller encore plus loin. Au sein de l’Union Européenne uniquement, l’économie bleue pourrait créer deux millions d’emplois d’ici à 2020, et bien plus encore à travers la région, offrant ainsi aux jeunes de réelles perspectives d’avenir.
La conférence UpM des acteurs régionaux de l’économie bleue, inaugurée aujourd’hui à Naples, est l’occasion de capitaliser sur ce potentiel de manière inclusive en réunissant plus de 400 parties prenantes clés en provenance de toute la région, qui agissent sur les problématiques marines et maritimes, telles que des représentants de gouvernements, des autorités régionales et locales, des organisations internationales, des universités, du secteur privé et de la société civile. Cette conférence comptera notamment sur la participation du commissaire européen chargé de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche Karmenu Vella, du Secrétaire général de l’UpM Fathallah Sijilmassi, ainsi que du ministre plénipotentiaire italien et coordinateur pour les affaires multilatérales euro-méditerranéennes Enrico Granara.
L’objectif de cet événement organisé sur deux jours est de consolider une communauté méditerranéenne de l’économie bleue en travaillant sur des solutions de développement durable pour la région, ainsi que sur la création de partenariats et initiatives pour bénéficier pleinement du potentiel de la croissance bleue. La conférence sera organisée autour de 12 ateliers thématiques portant sur l’ensemble des secteurs que comprend l’économie bleue, à savoir les « emplois bleus » et la formation, la recherche et l’innovation, l’entrepreneuriat bleu, la coopération avec la garde côtière, les zones marines protégées, l’énergie offshore, le tourisme côtier et maritime, la pêche et l’aquaculture. Le Secrétariat général de l’UpM lancera un Centre virtuel de connaissances sur l’économie bleue ; une plateforme en ligne d’information et de mise en réseau pour les acteurs de l’économie bleue dans la région méditerranéenne. Le Secrétariat général signera également un accord de partenariat avec la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) afin de renforcer leur collaboration en matière de protection de l’environnement marin et de développement de l’économie bleue.
En outre, le 30 novembre, une réunion ministérielle informelle des pays méditerranéens occidentaux marquera le lancement officiel de l’initiative pour le développement durable de l’économie bleue en Méditerranée occidentale. Les ministres des dix pays participants (Algérie, Espagne, France, Italie, Libye, Malte, Mauritanie, Maroc, Portugal et Tunisie) devraient adopter une déclaration garantissant leur soutien politique à l’initiative portée depuis avril par la Commission[2], et approuvée par le Conseil en juin,[3] afin de convenir de sa gouvernance ainsi que de l’établissement de son comité de pilotage sous l’égide d’une co-présidence.
L’intégralité du potentiel que représente l’économie bleue ne pourra être exploitée qu’à travers une coopération euro-méditerranéenne renforcée des secteurs maritime et marin en matière de développement durable aux échelles régionale et sous-régionale. Toutes les initiatives susmentionnées découlent de la Déclaration ministérielle de l’UpM sur l’économie bleueadoptée par les 43 États membres de l’UpM en 2015, lorsque les ministres se sont accordés sur « la nécessité, pour la région méditerranéenne, d’exploiter au maximum le potentiel de l’économie bleue afin de promouvoir la croissance, l’emploi et les investissements et de réduire la pauvreté, tout en préservant l’état de santé des mers et océans ».
Dans l’esprit de cette déclaration, le Secrétariat général de l’UpM promeut actuellement des projets de coopération pour la région, notamment le projet PLASTIC-BUSTERS pour une Méditerranée sans déchets, qui soutient directement la mise en œuvre du plan régional PNUE/PAM sur la gestion des déchets marins en Méditerranée. Avec un budget total de 8,8 millions d’euros sur une période de quatre ans, le projet permettra d’évaluer le nombre, les sources, les voies, les zones de convergence de distribution et les effets des déchets marins pour mieux atténuer leur impact et réduire leur présence en Méditerranée.
La conférence UpM des acteurs régionaux de l’économie bleue est organisée avec le soutien de la Commission européenne, de la région de Campanie (Italie) et du gouvernement suédois.
[1] Rapport 2017 de l’organisation WWF : « Relancer l’économie de la mer Méditerranée »
[2]https://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2017/FR/COM-2017-183-F1-FR-MAIN-PART-1.PDF
[3]http://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2017/06/26/council-conclusions-blue-growth/